Les offrandes
Avant mon départ, une jeune inconnue m'avait partagé lors d'un échange insolite dans le métro que Bali est une île imprégnée de spiritualité et d'énergie mystique . Cette information a particulièrement éveillé ma curiosité, car je m'intéresse non seulement aux différentes cultures, mais aussi à leurs coutumes et rituels. Dans notre monde souvent individualiste, il y a une dimension apaisante à se connecter, ou du moins à entrer en contact, avec des traditions anciennes qui persistent malgré la modernité, pourvu que cela se fasse dans l'harmonie.
En débarquant sur l'île et en visitant divers lieux de culte et de recueillement, je n'ai pas ressenti une énergie distincte. Cependant, la dévotion et l'engagement constants des Balinais dans leurs offrandes aux dieux hindous m'ont profondément touchée. Leur respect envers les bénédictions divines et la gratitude envers les dons de la terre m'ont émues. En tant qu'Occidentale, j'ai perçu une forme de pureté et même d'innocence dans leur relation avec la nature et leur croyance en des divinités protectrices et responsables de la richesse du sol et de la nature. Ce respect, empreint de sagesse et de dévotion, semblait être une part intrinsèque de leur identité, transmise de génération en génération comme une habitude familiale. J'ai trouvé cela noble - une humilité profonde à l'endroit de la nature, enraciné dans le partage de traditions ancestrales qui perdurent à travers les générations.
Une journée, une soirée et une matinée chez les Gunawan
Nous avons rencontré notre guide local à une intersection, puis il nous a conduits à travers une agréable promenade au cœur des rizières luxuriantes. Certains parmi nous ont même pris part à la culture du riz, exhibant maladresse et joie, tels des enfants, dans les champs inondés où la boue atteignait parfois les genoux. L’excursion s'est conclue devant le portail de la résidence du guide, où une femme nous attendait pour nous bénir avec de l'eau, afin de nous débarrasser des mauvaises vibrations. Elle était vêtue d'une tenue traditionnelle, avec un sarong sobre, un chemisier en dentelle et un foulard coloré autour de la taille.
Les maisons familiales à Bali se composent généralement de plusieurs petites habitations où résident différents membres de la famille. Certaines possèdent des toilettes, tandis que d'autres n'en ont pas. Une salle à manger extérieure, sous un toit, est généralement située au centre du mini-village pour les repas partagés en grand groupe. Lorsque cela est possible, plusieurs familles disposent d'un espace dédié aux offrandes et aux prières. Ce jour-là, avec enthousiasme, nous avons participé à la création d'offrandes différentes de celles de la veille, composées de fleurs et de galettes de riz. Je ne peux décrire avec certitude leur contenu, mais l'ensemble était également biodégradable, rendant hommage aux fruits de la terre. L'encens permet aux offrandes de s'élever vers les dieux. En échange de nos offrandes à l'hôtel, nous avons reçu des bracelets en ficelle fabriqués à la main. Les couleurs peuvent varier, et il n'est pas permis de les retirer car il faut attendre qu'ils se brisent ou s'effritent d'eux-mêmes, car ils symbolisent la protection. Il n'est donc pas rare de voir des gens arborant plusieurs bracelets colorés au poignet.
Il a fallu plus d'un mois pour que mon bracelet commence à s'effriter. Désormais, je perçois ce bracelet comme une représentation de l'impermanence, mais aussi comme une source de réconfort, illustrant comment un simple bracelet peut contribuer à mon sentiment de sécurité en lien avec mes proches et mon environnement. C'est une vérité qui dépend grandement de la perspective que l'on adopte.