Réflexion #2 d’une randonneuse - [Les bonjours]

Quand j’ai commencé à faire de la randonnée, j’étais complètement obnubilée par l’effort physique et à certaines occasions par les paysages, parce que j’aime prendre des photos, mais surtout par les sensations physiques et le manque de souffle.  Aujourd’hui, j’apprécie mon expérience dans son ensemble, je prête attention aux caractéristiques de mon environnement, dont le traditionnel « bonjour » des randonneurs. Par courtoisie ou par simple savoir-être, il est coutume de saluer les randonneurs, qui croisent notre chemin, mais les « bonjours » ne sont pas tous égaux en montagne. 

Madères

Au fil de mes randonnées, j’ai appris à faire la différence entre les bonjours et à en apprécier la valeur de certains plus que d’autres. Parfois, c’est dans l'intention, d’autres fois, c’est dans le sourire qui émane de la voix, c’est subtil, mais c’est toujours présent. Certains bonjours nous donnent le sentiment d’appartenir à une communauté - les amoureux de la nature, ceux-là sont précieux parce qu’ils me font oublier mon corps, mon embonpoint, et qu’ils me confirment que je suis une randonneuse parmi tant d’autres.  Quelques randonneurs sont aveuglés par un désir de performance, ils fuient à coup sûr tous les regards. Puis, il y a les faux bonjours, ceux qui jugent et dans lesquels on décèle un soupçon de condescendance. Mais ceux que je préfère par-dessus tout, ce sont les bonjours empreints de découragement. Quand je suis sur le chemin du retour et que je croise des randonneurs découragés par le niveau de difficulté, je suis automatiquement interpellée et pleine de compassion à leur égard, je me surprends à échanger davantage et à les encourager de bon cœur. Passer du temps en nature, ce n’est pas se déconnecter du monde, bien au contraire, c’est vivre le monde autrement, en ayant l’opportunité de prêter une attention particulière à l’impact de nos interactions sociales. 



 


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