Réflexion #4 d’une randonneuse - [Le souffle]

J’ai développé une relation avec mon souffle lors de mes randonnées, une relation amicale et bienveillante qui m’a non seulement permis de m’affirmer et de me sentir toute puissante, mais également de reprendre contact avec mon corps et de faire doucement la paix avec lui.  

Quand vient le moment d’entamer la montée d’un sentier escarpé, il y a toujours une légère hésitation qui me parcourt l’échine, c'est normal, mais maintenant, je tergiverse beaucoup moins longtemps parce que je sais qu’un ami sera à mes côtés tout au long de ce trajet qui me paraît souvent sans fin. Lorsque l’effort s’intensifie, c’est comme si le souffle se détache de mon corps pour devenir un allié dans la tourmente. J’aime beaucoup voir le souffle comme un génie qui sort de sa bouteille pour exaucer mes vœux : « Souffle, amène-moi jusqu’au sommet de la montagne. Souffle, permet à mes genoux de tenir le coup lors de la descente. Et, Souffle, emmagasine l’air de la montagne dans mes poumons parce que mon cœur a besoin de légèreté ».  


Cap-Vert 

Je peux également réclamer ma place dans le monde avec le souffle. Je revendique mon air et, par contrecoup, mon existence. Je manifeste aussi mes limites. Quand le souffle me somme d’arrêter, j’arrête, tout simplement, sans rendre de compte à personne. Le souffle est toujours présent, il me connecte avec le vivant.  Le souffle m'apprend à faire la paix avec mon corps parce qu’il me révèle son pouvoir, il dissout les filtres, par le biais de l’effort physique, afin de me faire comprendre à quel point mon corps me permet d’accomplir des exploits, il me permet de gravir des montagnes, et pour cela, je lui dois un amour inconditionnel. 

Souffle, permets-moi d’aimer jusqu’à mon dernier souffle.  


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